Le pré-mémoire correspond peu ou prou à l’introduction de votre mémoire. Il présente donc le cadre théorique et doit mener aux hypothèses ainsi qu’à une présentation sommaire de la méthodologie dont l’objet est de tester les hypothèses. Il se terminera par une bibliographie. Typiquement, sa longueur est de l’ordre de 20 à 25 pages.L’introduction doit répondre aux questions suivantes:- Quel est le problème/question que je veux traiter?
– Pourquoi est-il important? Intéressant?
– Quelle solution/explication est-ce que je propose à ce problème?
– Qu’apporte cette “solution” par rapport aux tentatives qui ont été apportées par vos prédécesseurs (le cas échéant)?

L’introduction doit se construire en “entonnoir”: on part des idées générales que l’on compte traiter pour, petit à petit, parvenir aux hypothèses précises, le tout dans une cohérence argumentative, chaque élément apportant une brique permettant de fonder les hypothèses.

Ainsi Vaidis & Gabarrot (2007) dans leur texte sur la structure des articles scientifiques indiquent les éléments suivants:

“Les auteurs posent les bases de l’article dans l’introduction. Celle-ci doit poser le fil conducteur du texte et permettre au lecteur de comprendre les motivations qui ont mené les auteurs à mettre en place cette recherche. Ils y présentent généralement le problème et l’état actuel des choses. L’introduction est en fait bien plus qu’une entrée en matière dans la mesure où elle présente également le contenu théorique initial à la recherche. Chaque introduction est généralement composée de trois parties. La première partie consiste en une ouverture de l’article, la deuxième fait état de la littérature pertinente pour le sujet étudié dans l’article, tandis que la troisième partie sert de transition vers l’étude présentée par les auteurs.Les premiers paragraphes sont la plupart du temps généraux, et il est difficile de trouver des articles qui rentrent dans le vif du sujet dès la première ligne. En effet, il est de coutume (et recommandé) d’engager un article en entonnoir, c’est-à-dire de commencer par un point de vue général pour aboutir à une problématique spécifique. Il existe plusieurs stratégies d’ouverture. Kendall, Silk et Chu (2000) en identifient six, mais leur liste n’est pas exhaustive. D’après ces auteurs, l’ouverture de l’article peut se faire à l’aide d’une question rhétorique, d’une anecdote de la vie quotidienne, d’une analogie ou d’une métaphore, permettant d’élargir l’étendue de l’article, d’un fait ou de chiffres marquants, d’un fait historique ou bien d’une mise en avant de l’importance la présente étude en insistant sur le manque de recherche sur le sujet.La deuxième partie de l’introduction sert à présenter les recherches précédentes qui sont pertinentes pour l’étude développée dans l’article. La partie théorique d’une étude peut répondre à différents objectifs. Tout d’abord, cette présentation peut faire l’objet d’une approche historique d’un champ de recherche. Après avoir situé la thématique générale, les auteurs en viennent souvent à développer brièvement l’évolution historique ou du moins les dernières approches en date. Puis ils proposent une nouvelle ligne de recherche dans la continuité de la précédente. La partie théorique peut avoir pour objectif d’intégrer, comparer, ou confronter des champs théoriques ou des résultats empiriques de différentes sous-disciplines ou d’approches conceptuelles différentes, afin d’en expliquer les incohérences. L’objectif final de cette partie théorique peut également être d’introduire un nouveau modèle conceptuel, qui sera évalué dans la ou les expériences rapportées dans l’article.
La troisième partie de l’introduction fait la transition entre la théorie et la partie empirique. Elle présente les hypothèses théoriques des auteurs et résume la méthodologie qu’ils ont employée pour tester ces hypothèses.
Dans le cas d’articles proposant plusieurs études, l’introduction générale est plus longue et chaque étude fait l’objet d’une petite introduction qui lui est propre, présentant les nouveaux concepts qui sont ajoutés dans cette nouvelle expérience.
Lors de la lecture d’un article, vous devez vous assurer d’avoir compris l’ensemble de cette partie. Si vous ne savez pas pour quelles raisons les auteurs traitent de la problématique soulevée, il vous sera impossible de comprendre convenablement la méthode, les résultats, ni même la discussion. Jordan et Zanna (1999) proposent de se poser les questions suivantes après avoir lu la partie introductitive pour s’assurer d’avoir compris la démarche des auteurs : Quel est le problème étudié et pour quelles raisons ? De quelle manière cette étude s’inscrit-elle dans les études précédentes et propose-t-elle d’aller au- delà ? Quels problèmes les chercheurs espèrent-ils résoudre avec cette étude et de quelle manière ?” (Vaidis & Gabarrot, 2007, pp. 2-3)

Un exemple est offert par cet article de Kiefer & Sekaquaptewa que je vous invite à consulter en parallèle avec cette page:

Paragraphe 1 (p. 13): On identifie un problème – la sous-représentations des femmes dans les filières mathématiques références à l’appui
Paragraphe 2: on signale le rôle des stéréotypes dans les performances mathématiques (stereotype threat).
Paragraphe 3/ on signale qu’il peut y avoir une dissociation entre la croyance explicite aux stéréotypes et la croyance “implicite” à ceux-ci.
Paragraphe 4: On cite des données montrant une relation entre les stéréotypes implicites liant masculinité aux maths (chez les femmes) et la performances en maths chez celles-ci => il est important de s’intéresser aux stéréotypes implicites (et pas seulement explicites) pour  expliquer le problème de la sous-rep. des femmes.
Paragraphe 5: On introduit une nouvelle variable (modératrice): le rôle de l’identification. Il n’y a de raison d’être menacé que si on s’identifie aux femmes (données à l’appui). Donc, seules les femmes identifiées à leur groupe de genre devraient souffrir des stéréotypes implicites.
Paragraphe 6: Présentation rapide de l’étude et de ses avantages (étude longitudinale, etc).
Paragraphe 7: Hypothèses: 2 sont proposées:
– Soit seules les femmes identifiées et ayant des stéréotypes implicites fort auront une baisse de performance en maths.
– Soit, elles auront toutes une mauvaise performance en maths sauf celles qui sont peu identifiées et n’ont pas de stéréotypes implicites (hypothèse de la protection).
– On discute les raisons de penser que l’une ou l’autre sera plus plausible.
Dans cet article, très court, on voit qu’aucun paragraphe n’est gratuit: on part d’un problème général pour parvenir petit à petit aux hypothèses. Je vous invite à commencer par structurer votre pré-mémoire d’une façon similaire avant de l’étoffer petit à petit.

Recherche bibliographique

Pour ce qui est de la recherche bibliographique, j’utilise principalement le “Web of science” et psycinfo. scholar.google.com peut être un complément utile. Voir le guide de la recherche en bibliothèque pour des informations plus complètes. De façon générale, vous privilégierez des publications scientifiques, c’est-à-dire expertisées dans des revues à comité de lecture. Toutefois, il peut être utile de commencer par des ouvrages de synthèse, de repérer des articles qui vous semblent particulièrement intéressants (même anciens) et d’examiner, grâce à Web of science, ce qui a été fait depuis à partir de ces articles (vous pouvez rechercher les publications qui ont cité ceux-ci).

Lorsque vous évoquerez des “faits”, vous devrez les étayer par des citations ou des références. Toutefois, vous êtes encouragés bien sûr à assumer votre subjectivité et à développer vos propres arguments originaux sur base des données dont vous disposez. Votre pré-mémoire ne doit en aucun cas ressembler à un “cours” sur le sujet que vous traitez. Vous ne devez introduire de nouveaux éléments que s’ils contribuent au développement de votre argument.

Votre prémémoire devra se conformer aux règles APA, qui sont bien reprises ici:

http://owl.english.purdue.edu/owl/resource/560/19/

Voir aussi cette page sur les citations et les références.