Activisme et groupes supplanteurs : compétition pour la reconnaissance sociale et conséquences intergroupes

Pauline Grippa (Université libre de Bruxelles)

De nombreuses études se sont intéressées aux relations entre les mouvements sociaux (Brandt et al., 2014 ; Simon, 2020). Cependant, les études sur les relations entre différents sous-groupes au sein d’un même mouvement social sont rares. Or, les conflits y sont fréquents. Par exemple, le mouvement #balancetonporc a visibilisé une problématique dénoncée depuis de nombreuses années par le mouvement féministe français et a mené à de nombreux changements structurels et sociétaux. Cependant, il a également déclenché des conflits entre différents sous-groupes féministes. Nous proposons d’introduire une piste d’explication sur ces conflits à travers la notion de groupes supplanteurs. Nous définissons ceux-ci comme « des sous-groupes émergeant dans un mouvement social, et perçus comme une menace par les membres d’un sous-groupe plus établi, à cause de leur capacité à attirer de la reconnaissance sociale dont bénéficiait le sous-groupe plus établi ». L’objectif de ce projet est de caractériser, à travers trois études expérimentales (N=198, N=385, N=389), le concept de groupe supplanteur et de tester empiriquement le type de perception de menace lié à ce sous-groupe ainsi que les conséquences intergroupes déclenchées par la perception d’un groupe comme étant supplanteur.

Le séminaire aura lieu dans la salle de réunion du CeSCuP ainsi qu’en ligne, via ce lien.