Start
18 April 2017 - 12 h 30 min
End
18 April 2017 - 14 h 00 min
Address
30 Avenue Antoine Depage - 1050 Brussels (Room DC8.322 - 8th floor, Building D, Campus Solbosch of the Faculty of Psychology and Educational Sciences - Université Libre de Bruxelles) View mapCategories
Departement SeminarAuto-objectification sexuelle de la femme:
Nouvelles perspectives
L’objectification sexuelle se définit généralement comme le fait de traiter un être humain comme un objet (pour une discussion voir Papadaki, 2010). En psychologie sociale, la théorie de l’objectification de Fredrickson et Robert (1997) propose que les femmes internalisent la perspective objectifiante que leur renvoie les médias, la culture ou encore l’éducation (i.e., auto-objectification sexuelle). De nombreuses recherches ont mis en évidence les conséquences délétères de l’auto-objectification sexuelle telles qu’une diminution de l’estime de soi et des performances cognitives, la présence de dysfonctionnements alimentaires ou sexuels, ou encore une tendance à parler moins parmi des hommes (pour une revue de questions voir Moradi & Huang, 2008 ; Calogero, 2012). La passivité, le déni de subjectivité et la réduction au corps sont les composantes de l’auto-objectification qui sont le plus souvent invoquées pour expliquer les conséquences négatives de l’auto-objectification. Cependant, plusieurs auteurs suggèrent que certaines femmes pourraient avoir tendance à instrumentaliser leur propre corps, c’est-à-dire à s’auto-objectifier sans pour autant réduire leur l’intégralité de leur personne à leur seule apparence, se considérer comme passive ou estimer que leur subjectivité est menacée (e.g., Levy, 2005 ; Nowatzki & Morry, 2009). Au contraire, ces femmes considéreraient leur apparence physique comme un pouvoir (Erchull & Liss, 2013). L’objectif de notre recherche est d’explorer le concept d’auto-objectification instrumentale (i.e., utilisation active de son corps, de sa féminité ou de sa sexualité comme un outil pour atteindre une fin spécifique). Dans 3 études, nous contrasterons l’auto-objectification classique avec l’auto-objectification instrumentale en examinant leurs liens avec plusieurs variables, notamment l’estime de soi physique, la satisfaction sexuelle et le bien-être général. Nous discuterons plus généralement des effets que cette nouvelle forme d’auto-objectification peut avoir tant au niveau individuel (i.e., pour la femme elle-même) que collectif (i.e., pour le groupe des femmes dans son ensemble).
*Matthias De Wilde est un chercheur en psychologie sociale à l’Université Catholique de Louvain (Belgique)